Revue des catastrophes climatiques sur la planète du 12 au 18 février 2025

L'activité sismique sur la planète ne cesse d'augmenter, mais elle reste sans l'attention nécessaire de la science et de la communauté mondiale. Les séismes de grande profondeur, qui se produisent à plus de 300 km de profondeur, suscitent une inquiétude particulière. À ce sujet, ainsi qu'à propos d'autres catastrophes climatiques survenues au cours de la semaine du 12 au 18 février, retrouvez plus d'informations dans ce reportage.

Australie

Le cyclone tropical « Zélia » s'est rapidement intensifié, passant de la catégorie 1 à la catégorie 5 en seulement 24 heures. La raison en est que le cyclone est resté bloqué près des côtes australiennes pendant près de 48 heures, pris entre deux zones de haute pression, au-dessus d’une eau anormalement chaude atteignant plus de 32 °C.

Le cyclone tropical « Zélia » au large de l’Australie

Le 14 février, « Zélia » a frappé la région de Pilbara avec des rafales de vent allant jusqu'à 290 km/h et des pluies torrentielles Dans certaines zones, jusqu'à 500 mm de précipitations sont tombés en trois jours, provoquant des inondations records Dans la ville de Telfer, 93 mm de pluie sont tombés en seulement une heure, un phénomène extrêmement rare pour cette région aride. En conséquence, 63 habitants de la communauté de Warralong ont été évacués par hélicoptère.

De nombreux ports de la région ont été fermés, y compris Port Hedland, l'un des plus grands centres d'exportation de minerai de fer au monde. La tempête a endommagé les infrastructures, déraciné des centaines d'arbres, détruit des bâtiments et causé des pertes dans le secteur agricole.

Arabie Saoudite

Du 14 au 16 février, une forte tempête accompagnée de grêle a provoqué une chute brutale des températures dans les régions occidentales de l'Arabie Saoudite. La tempête a touché les villes de Taïf, Djeddah, La Mecque, Médine, Al-Baha et d'autres encore.

Les pluies torrentielles ont entraîné des inondations, tandis que des vents violents ont soulevé de la poussière et du sable. Sur la mer Rouge, la hauteur des vagues a atteint 2 mètres. Dans la ville de Taïf, des rivières de grêle se sont formées.

Les intempéries ont également touché les régions centrales du pays, affectant les districts de Riyad, Al-Qassim, Haïl et Al-Jawf. C'est dans la région d'Al-Qassim que les précipitations ont été les plus abondantes. Dans la ville d'Al-Bukayriyah, 30 mm de pluie sont tombés en une journée, soit l'équivalent de cinq mois de précipitations normales !

Dans la capitale du pays, Riyad, plus de 6 500 spécialistes, dont des ingénieurs et des ouvriers, ainsi qu'environ 1 800 véhicules et équipements ont été mobilisés pour une intervention rapide.

Une inondation majeure causée par de fortes précipitations, Riyad, Arabie Saoudite

L'Arabie Saoudite est l'un des pays où les signes des cataclysmes croissants sont déjà évidents. Les autorités comprennent que toute tempête à venir peut avoir des conséquences catastrophiques et mobilisent donc préventivement d'importantes ressources pour lutter contre les éléments.

États-Unis

Le 13 février, une rivière atmosphérique a frappé la Californie, entraînant des pluies torrentielles, des orages et des vents violents. Les régions du sud, déjà ravagées par de récents incendies de forêt, ont été les plus durement touchées. Là-bas, le sol recouvert d'une épaisse couche de suie repoussait l'eau de pluie comme de l'asphalte. En conséquence, de puissants torrents ont dévalé les pentes brûlées, provoquant des coulées de boue, des glissements de terrain et une montée rapide des cours d'eau.

Des torrents d’eau se répandent librement dans les zones récemment dévastées par de violents incendies, État de Californie, États-Unis

À Los Angeles, dans le quartier de Pacific Palisades, des précipitations atteignant 25 mm par heure ont inondé les routes. Les habitants ont été invités à évacuer.

Des glissements de terrain se sont produits sur la Pacific Coast Highway entre Santa Monica et Malibu. À Malibu, un camion de pompiers avec un agent à bord a été emporté par des débris jusque dans l'océan. Heureusement, le pompier a réussi à sortir du véhicule et à rejoindre un endroit sûr avec de légères blessures.

Les fortes pluies ont provoqué des inondations dans tout l’État. De nombreuses routes ont été coupées en Californie du Nord. Dans la Sierra Nevada, en raison des fortes chutes de neige et des conditions difficiles, la circulation sur l’Interstate 80 a été temporairement fermée au col Donner.

Les 15 et 16 février, une puissante tempête a balayé le sud-est des États-Unis, touchant plus de 128 millions de personnes dans toute la région. Les États du Kentucky, Tennessee, Indiana, Géorgie, Alabama, Virginie-Occidentale, Ohio et Virginie ont été affectés. Au moins 10 personnes ont perdu la vie à cause des intempéries.

Un quartier entièrement inondé après de fortes pluies, États-Unis

Les plus gros dégâts ont été enregistrés dans l'État du Kentucky, où il est tombé jusqu'à 178 mm de pluie par endroits. Le niveau des rivières a atteint des records historiques, inondant des quartiers entiers et plus de 300 routes.

Les précipitations incessantes ont également causé des coulées de boue, des glissements de terrain et des chutes de pierres. D’énormes rochers se sont effondrés sur l’autoroute interétatique I-69.

Dans le Tennessee, une crue soudaine a détruit une partie du barrage sur la rivière Obion, provoquant une inondation soudaine et entraînant l’évacuation d’urgence des habitants de la ville de Reeves et des environs.

Plus de 330 000 foyers dans cinq États se sont retrouvés sans électricité.

Italie

L’Italie a connu divers phénomènes climatiques extrêmes.

L'activité explosive intense se poursuit sur l'Etna. La coulée de lave a atteint près de 3 km de long. En entrant en contact avec la neige, elle a provoqué d'importantes émissions de vapeur, tandis que les eaux de fonte ont dévalé les pentes vers la vallée.

Une rivière de lave descend la pente, faisant fondre la neige et générant d’épaisses colonnes de vapeur, volcan Etna, Italie

Depuis le 12 février, l’aéroport de Catane-Fontanarossa a été partiellement fermé tous les quelques jours en raison de la réduction de visibilité causée par les cendres.

Et à partir du 14 février, le niveau d’alerte aérienne a été élevé au code rouge, le plus haut niveau de danger. Malgré l’interdiction de s’approcher de la lave, des milliers de personnes se sont précipitées vers l’Etna en éruption pour capturer des images spectaculaires. En conséquence, les rues étroites ont été bloquées par des voitures, entravant le passage des secours.

Le 15 février, un nouvel essaim sismique a débuté dans la région du supervolcan des Champs Phlégréens.

Au 19 février, 647 secousses avaient été enregistrées.

Essaim sismique dans la région du volcan Campi Flegrei, Italie

L’un des séismes les plus forts, de magnitude 3,9, a terrifié les habitants de Naples, qui ont ressenti de puissantes secousses. Dans la ville de Pozzuoli, située directement dans la caldeira du supervolcan, les écoles ont été fermées. Des centaines de personnes, craignant de rentrer chez elles, ont passé la nuit dans des espaces extérieurs aménagés.

Le 13 février, une tempête sur l’île d’Elbe a choqué les habitants par sa force, dépassant largement les prévisions météorologiques. En seulement quelques heures, plus de 120 mm de précipitations sont tombés localement, provoquant des inondations soudaines. La situation la plus critique s'est produite dans la commune de Portoferraio.

Inondation soudaine après plusieurs heures de fortes pluies, île d’Elbe, Italie

Dans la région de Carburo, des enfants et des enseignants ont été secourus après s'être retrouvés bloqués dans le bâtiment de l'école sous un mètre d'eau. De plus, 28 personnes coincées dans leurs voitures inondées ont été évacuées par les pompiers, plongeurs et secouristes fluviaux.

Le lendemain, dans la municipalité de Gagliano del Capo, province de Lecce, ainsi qu’à Acireale, province de Catane, une grêle intense et soudaine est tombée. Il y en avait tellement que les rues se sont transformées en rivières de glace.

Épais manteau de grêle dans les rues de la ville, province de Lecce, Italie

Grèce

Les tremblements de terre dans la région de l'île de Santorin ne cessent pas. La semaine dernière, en raison du essaim sismique persistant, l'état d'urgence a été déclaré sur trois autres îles grecques de la mer Égée :

• 6 février — île de Santorin
• 12 février — île d'Amorgos
• 13 février — île d'Anafi
• 15 février — île d'Ios

Essaim sismique en mer Égée, Grèce

Le 18 février, entre les îles Santorin et Amorgos, un séisme a été enregistré deux fortes secousses de magnitude 5,1.

Sur l'île de Céphalonie, en mer Ionienne, des pluies torrentielles sans précédent se sont abattues les 13 et 14 février. Elles ont été si intenses qu'en quelques minutes, tout a été inondé. La plaine de l'île s'est transformée en un immense lac. En deux jours, le total des précipitations a atteint 150 mm, dépassant d’une fois et demie la moyenne mensuelle de février (la norme mensuelle moyenne de février est de 100 mm).

Les habitants ont eu besoin de bateaux pour rentrer chez eux. Des familles avec enfants, bloquées dans leurs voitures piégées par l'eau, ont attendu une aide urgente des secours. Certaines routes ont été coupées par des glissements de terrain. L'inondation a endommagé les systèmes de chauffage, situés principalement dans les sous-sols des maisons, laissant les habitants sans chauffage en pleine saison froide.

Niveau de l'eau dans une maison et dans la rue pendant l'inondation, île de Céphalonie, Grèce

Un habitant de Céphalonie, vivant sur l'île depuis plus de 40 ans, a avoué n'avoir jamais vu une telle inondation auparavant. L'eau n'était jamais montée aussi haut — jusqu'à un mètre et demi. Le désespoir grandit parmi la population, car selon les experts, l’eau pourrait « stagner » encore environ deux mois.

Russie

Certains habitants de la République de l'Altaï, en Russie, se sont réveillés le matin du 15 février en sentant leurs murs trembler, leurs lits secoués et leurs lustres osciller. La cause en était un tremblement de terre de magnitude 6,4, qui, selon la filiale Altaï-Saïan du Service géophysique unifié de l'Académie des sciences de Russie, s'est produit à 8h48 (heure locale) à 28 km du village de Koch-Agach.

Dans quatre villages de cette région, des interruptions de l'approvisionnement en eau sont survenues, nécessitant même l'organisation de livraisons d'eau. L'électricité a été brièvement coupée. Les événements de masse et les cours scolaires ont été annulés.

Le séisme a été ressenti dans différentes parties de la région sibérienne : dans les républiques de Touva, Khakassie, Altaï, ainsi que dans les territoires de l'Altaï et de Krasnoïarsk, et les régions de Novossibirsk et Kemerovo.

Par exemple, dans la ville de Barnaoul, les secousses ont été perçues même aux étages inférieurs des bâtiments.

Les répercussions de cet événement sismique ont également été enregistrées dans les pays voisins de la Russie : au Kazakhstan, en Mongolie et en Chine.

Le 18 février, un autre séisme, de magnitude 3,0, a eu lieu à 13h05 (heure locale) dans le district de Koch-Agach, à 4,3 km du village de Beltir.

Séismes de Foyer Profond

Du 1er janvier au 19 février 2025, au moins 123 séismes de foyer profond d’une magnitude supérieure à 4,0 ont été enregistrés en Italie, au Japon, en Russie, aux Philippines, en Indonésie, aux Fidji et dans d'autres régions.

Les séismes de foyer profond ne sont pas un type d'activité sismique typique et restent encore mal compris par la science traditionnelle. Ils se produisent à des profondeurs supérieures à 300 km, où le matériau du manteau terrestre est plastique et théoriquement incapable de se fracturer comme lors d'un séisme conventionnel.

Pourquoi ces phénomènes se produisent-ils et pourquoi sont-ils si dangereux aujourd'hui ?

La température du magma est restée stable pendant des milliards d’années. Mais aujourd’hui, l’influence cosmique entraîne une absorption supplémentaire d’énergie par le noyau terrestre, qui se transforme en chaleur et réchauffe le manteau. La situation s’aggrave car l’océan ne joue plus son rôle de refroidissement. L’énergie thermique, au lieu de s’évacuer, s’accumule dans le manteau. Résultat : le magma devient plus chaud et plus fluide et remonte plus activement vers la surface sous l’effet des forces centrifuges. En remontant, ce magma rencontre des flux plus froids, ce qui entraîne des explosions de cavitation d'une puissance comparable à des millions de bombes nucléaires. Ces explosions se multiplient exponentiellement ces derniers temps.

Évolution du nombre de séismes de foyer profond depuis 1979

Non seulement leur fréquence augmente, mais leur magnitude aussi.

Cela augmente la pression sur la croûte terrestre, provoquant une hausse du nombre et de l’intensité des séismes.

Un processus auto-accéléré et incontrôlable. Le plus inquiétant, c’est que ces phénomènes s’auto-amplifient : chaque nouvel événement crée des conditions favorables à d’autres, accélérant l’instabilité générale du système terrestre.

Ces changements radicaux des processus géophysiques ne sont pas quelque chose auquel l’humanité peut simplement s’adapter. Nous faisons face à une transformation profonde du climat, et une approche appropriée est essentielle, car notre avenir en dépend.

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