Revue des catastrophes climatiques dans le monde du 30 avril au 6 mai 2025

Les premiers jours de mai 2025 ont été un choc pour des millions de personnes à travers le monde. Les éléments déchaînés n’épargnent ni les grandes villes, ni les villages. Grêle, neige, tornades, tempêtes de sable — tous ces phénomènes se sont produits en l’espace d’une seule semaine, du 30 avril au 6 mai 2025.

Que se passe-t-il avec le climat ? Et qu’est-ce qui manque encore à l’humanité pour surmonter la crise climatique ?

France

Le 3 mai, une tempête de grêle accompagnée de fortes pluies et de vents violents s’est abattue sur la France. Par endroits, les grêlons atteignaient jusqu’à 4 cm de diamètre.Bien que l’épisode n’ait duré que quelques minutes, il a provoqué des perturbations dans les transports dans certaines zones de la région Île-de-France.

De gros grêlons sont tombés en France, notamment dans le parc Montsouris à Paris

Dans le parc Montsouris à Paris, une rafale de vent atteignant 90 km/h a été enregistrée, accompagnée d’une chute brutale de température de 27 °C à 15 °C en l’espace de quelques minutes. Les inondations ont provoqué une accumulation de déchets dans les rues de la ville, et plusieurs stations de métro — Alma-Marceau, Voltaire, Porte de Champerret — ont été temporairement fermées.

La tempête a également causé de nombreux retards et annulations de vols à l’aéroport international Paris-Charles de Gaulle.

Cette violente tempête a été déclenchée par une chaleur anormale observée les jours précédents. Le 1er mai, la température maximale a atteint +29,4 °C, et le 2 mai — +28,7 °C, ce qui dépasse largement la moyenne saisonnière (norme : +20,2 °C).

Bien que les météorologues aient averti de conditions météorologiques défavorables, l’ampleur réelle du phénomène a surpris. Les habitants de Paris, habitués aux pluies printanières, n’étaient pas préparés à une telle violence des éléments.

L’un des témoins a déclaré : « Si vous pensez être en sécurité en ville, un quart d’heure suffit pour que tout bascule. »

Russie

Une chute de neige exceptionnellement forte a frappé la Russie centrale en mai — un phénomène totalement anormal pour cette période de l’année.

Les régions de Moscou, Iaroslavl, Tver, Nijni Novgorod, Vladimir et Ivanovo ont été placées sous l’emprise des éléments.

La région de Moscou a été particulièrement touchée. À Moscou, le 1er mai, un record journalier de précipitations vieux de 116 ans a été battu — 27,6 mm de précipitations ont été enregistrés. L’ancien record datait de 1909, avec 20,6 mm.

Dans la nuit du 2 mai, jusqu’à 20 cm de neige sont tombés.

Sous le poids de cette neige mouillée, les arbres déjà couverts de feuilles se sont effondrés en masse — plus de 2 500 arbres ont été arrachés.

Chute de neige de mai en Russie : arbres cassés et déracinés après le retour inattendu de l’hiver

Les arbres tombés ont bloqué des voies ferrées, provoquant des retards de plusieurs heures pour 60 trains de banlieue et plusieurs trains longue distance. En outre, près de 200 voitures ont été endommagées, 237 lignes électriques et 4 400 postes de transformation ont été touchés.

Plus de 800 localités se sont retrouvées sans électricité. Les travaux de réparation ont été rendus particulièrement difficiles : il ne s’agissait pas seulement de réparer les lignes cassées, mais parfois de construire de nouvelles lignes électriques.

Dans certaines régions, les habitants sont restés sans chauffage, sans eau ni communication pendant plus de 4 jours, cuisinant sur des feux de camp et se réchauffant dans leurs voitures. 

Le 6 mai, dans la République de l'Altaï, un tornade rare pour cette région a frappé. Les habitants ont été choqués en voyant l'entonnoir se former juste au-dessus des toits de leurs maisons dans le village de Iogatch, district de Touroutchak.

La tornade a laissé derrière elle un sillage de destruction dans le village de Iogatch, district de Touroutchak, République de l'Altaï, Russie

Elle a ensuite poursuivi sa course vers la forêt, où elle a arraché des centaines d’arbres.

Inde

Le 2 mai au matin, la région capitale de Delhi a été frappée par une tempête soudaine et violente, avec des vents atteignant 80 km/h et des pluies torrentielles. La tempête a causé le chaos, des destructions et des pertes humaines.

À Najafgarh, un arbre déraciné est tombé sur une maison, tuant une femme et ses trois enfants. Une autre personne est décédée électrocutée, alors qu’elle tentait de s’abriter de la pluie.

L’intensité de la pluie a été sans précédent : le 2 mai, 77 mm de précipitations sont tombées en une seule journée à Delhi, soit plus de trois fois la moyenne mensuelle, qui est habituellement de 24,7 mm en mai. 

La tempête a fortement perturbé les transports : environ 200 vols ont été retardés à l’aéroport de Delhi, et des arbres tombés sur les voies ferrées ont causé des perturbations dans la circulation ferroviaire. De nombreux quartiers de la mégapole ont été inondés.

L’ampleur et la soudaineté de la tempête ont pris au dépourvu aussi bien les habitants que les météorologues. Bien que des précipitations aient été prévues, personne n’avait anticipé une telle intensité. Des orages d’une telle force sont très rares à cette période de l’année dans le nord de l’Inde.

Lors de la forte tempête en Inde, un arbre s’est effondré sur une voiture, causant des dommages importants

L’alerte concernant l’arrivée de la tempête a été envoyée à 2h30 du matin, au moment où la majorité de la population dormait et n’a pas pu en prendre connaissance.

Le Service météorologique indien a expliqué l’origine de cette tempête exceptionnelle et soudaine par une combinaison météorologique extrêmement rare pour la région — un afflux simultané d’humidité provenant de la mer d’Arabie et du golfe du Bengale.

Afghanistan

Le 2 mai, de fortes pluies ont provoqué des inondations soudaines et des glissements de terrain dans la province de Badakhchan, en Afghanistan. Les districts de Baharak et de Jirm ont été particulièrement touchés.

La catastrophe a détruit environ 170 maisons, endommagé les routes et le réseau d’approvisionnement en eau, laissant de nombreuses personnes sans accès à l’eau potable. Les torrents violents ont emporté des véhicules et détruit plus de 800 hectares de terres agricoles et de vergers. Environ 300 têtes de bétail ont péri.

Conséquences de l’inondation soudaine dans la province de Badakhchan, Afghanistan

Selon un habitant local, « Tout ce qui leur reste, c’est les vêtements qu’ils portaient. »

L’inondation a coupé la route reliant la capitale provinciale, Fayzabad, au district de Baharak.

Dans le district de Jirm, au moins deux personnes ont perdu la vie et trois autres ont été blessées.

États-Unis

Toute la semaine, les États-Unis ont été frappés par des tempêtes destructrices.

Le 30 avril, de violents orages ont touché une dizaine d’États, du Texas jusqu’à New York. En Oklahoma, la tempête a entraîné la fermeture d’autoroutes, tandis que les fortes pluies ont provoqué des crues soudaines. 

Dans la ville de Wewoka, le niveau des rivières et des ruisseaux est monté jusqu’aux ponts, et les eaux en furie ont déraciné de grands chênes. Selon les habitants, de telles inondations n’avaient pas été vues depuis des années.

Des pluies diluviennes ont provoqué des inondations dans l’État du Missouri, États-Unis

Dans plusieurs quartiers de la ville de Lawton, une évacuation a été ordonnée. Dans les comtés de Pottawatomie et Lincoln (Oklahoma), les inondations ont causé la mort de deux personnes.

À Oklahoma City, le mois d’avril est devenu le plus pluvieux jamais enregistré : plus de 300 mm de précipitations ont été relevés depuis le début du mois, contre 100 mm en moyenne.

La tempête a perturbé le trafic aérien. Rien qu’à l’aéroport international Dallas-Fort Worth (Texas), des centaines de vols ont été annulés.

Le 2 mai, des vents de plus de 100 km/h et de la grêle atteignant jusqu’à 6 cm de diamètre ont causé des dégâts dans les États du Mississippi, de l’Alabama, du Tennessee et du Kentucky. Au matin du 2 mai, plus de 350 alertes météorologiques avaient été émises, dont 12 tornades et 38 avis d’inondation soudaine.

En Géorgie, quatre personnes ont été blessées suite à l’effondrement partiel d’un toit. En Louisiane, près de La Nouvelle-Orléans, une tornade a traversé des quartiers résidentiels.

Le 5 mai, au Texas, dans la localité de Brenham, une tragédie a eu lieu : une fillette de 10 ans a été emportée par une crue alors qu’elle rentrait de l’école. Malheureusement, elle n’a pas pu être sauvée. À Colleyville, un éclair a déclenché un incendie dans une maison, blessant trois personnes.

Le 6 mai, dans certaines zones du Texas et de la Louisiane, on a observé de la grêle de grande taille, atteignant par endroits 8 cm de diamètre.

Dans les zones rurales du nord du Texas, les vents violents ont endommagé des éoliennes ainsi qu’un aéroport local.

Les météorologues expliquent la longévité et la violence de cette séquence météorologique par un phénomène atmosphérique rare, appelé blocage Oméga — une situation où une zone de haute pression se retrouve coincée entre deux dépressions, formant un schéma qui ressemble à la lettre grecque Ω sur les cartes météorologiques. Ce blocage empêche les systèmes météorologiques de se déplacer, provoquant des tempêtes durables.

Tempête de printemps Station-service inondée après les pluies torrentielles, État du Tennessee

Bien que de telles configurations atmosphériques se produisent au printemps, des épisodes aussi puissants début mai sont extrêmement rares et dangereux, selon les météorologues.

Mexique

La même vague de mauvais temps a touché le Mexique voisin. Dans la soirée du 1er mai, l’État de Nuevo León a été frappé par des pluies violentes accompagnées d’une grêle anormalement grosse. 

Les municipalités de Ciénega de Flores et de Salinas Victoria ont été particulièrement touchées.

À Ciénega de Flores, des grêlons de jusqu’à 7 cm de diamètre sont tombés. Des dizaines de voitures ont été endommagées et des toitures percées.

La grosse grêle tombée au Mexique a causé des dégâts considérables

De nombreux habitants se sont retrouvés avec des vitres brisées et des frais imprévus, car les assurances ne couvrent pas toujours les dégâts causés par la grêle. Un tel phénomène est rare dans cette région, où les précipitations sont habituellement moins intenses.

Moyen-Orient

Un événement météorologique rare et de grande ampleur a été observé le 30 avril : une vaste tempête de sable a touché neuf pays du Moyen-Orient : Palestine, Jordanie, Égypte, Syrie, Liban, Irak, Koweït, Qatar et Arabie Saoudite.

De fortes masses d’air chaud venues du sud ont provoqué une hausse des températures de 8 à 12 °C au-dessus des normales, tandis que des rafales atteignant 70 km/h ont soulevé d’immenses nuages de poussière, perturbant les transports et posant de graves risques pour la santé.

Le 4 mai, en Jordanie, une cellule orageuse a également provoqué des conditions météo dangereuses : pluie, orages et poussière ont réduit la visibilité et entraîné des inondations soudaines dans les zones basses. À Petra, l’un des sites touristiques majeurs du pays, de fortes pluies ont inondé une partie du complexe archéologique, forçant les autorités à évacuer plus de 1 700 visiteurs. Dans la région de Shoubak, une femme et son fils, touristes belges, ont perdu la vie à cause des inondations.

Les pluies torrentielles ont inondé la zone archéologique de Petra, l’un des sites touristiques les plus populaires de Jordanie

Le même jour, le Koweït a été frappé par des vents violents et une épaisse tempête de sable, forçant les autorités à suspendre temporairement les opérations des aéroports et des ports maritimes. Les rafales dépassant 100 km/h ont réduit la visibilité à zéro dans certaines zones.

Le 5 mai, Bagdad et les régions voisines ont été touchées par une puissante tempête de sable, plongeant la capitale de l’Irak dans une épaisse brume de poussière et de débris. La visibilité est tombée localement jusqu’à 1 km.

Dans le centre de l’Arabie Saoudite, près de Ar Rass, dans la province d’Al-Qassim, un phénomène naturel rare a été observé : une « muraille de sable », épaisse couche de poussière qui masque complètement l’horizon.

Une immense muraille de sable, invisible à traverser, s’est formée dans la région de Ar Rass, Al-Qassim

Selon un expert, ce phénomène s’est produit à la suite d’une micro-rafale : un courant d’air descendant très puissant frappe le sol, projetant de grandes quantités de sable et de poussière dans l’atmosphère. La hauteur d’une telle muraille de sable peut parfois dépasser 2 kilomètres.

Chine

Pendant les vacances de mai, une série de violentes tempêtes convectives a balayé plusieurs régions de Chine.

Le 3 mai, une intense tempête de sable a frappé la ville de Dunhuang, dans la province du Gansu, alors qu’elle était bondée de touristes. Dans le Parc géologique national de Yadan, la vitesse du vent a dépassé 32 m/s, ce qui correspond à force 12 sur l’échelle de Beaufort étendue.

Une puissante tempête de sable a entraîné une forte baisse de visibilité et a rendu difficile la présence des touristes dans la ville de Dunhuang, province du Gansu, Chine

La visibilité est tombée à moins de 500 mètres. En conséquence, environ 10 000 touristes sont restés bloqués dans les zones touristiques de Yangguan et Yumenguan.

Il convient de noter que Dunhuang est entourée de nombreux déserts, et les tempêtes de sable y sont fréquentes. Cependant, les habitants affirment que cette tempête était bien plus violente que d’habitude.

Dans la province du Sichuan, la tempête a fait rage dans la nuit du 4 au 5 mai. Rien que dans le bassin du Yangtsé, on a enregistré plus de 30 000 éclairs en une seule nuit. Dans le district de Qionglai, ville de Chengdu, des vents locaux ont atteint 28 m/s.

Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoins ont décrit à quel point le vent était “fou” : abris effondrés, panneaux publicitaires arrachés, scooters électriques renversés, et même des unités de climatisation extérieures détachées des murs.

Des vents puissants ont frappé la province du Sichuan, en Chine

Le 4 mai, dans le district de Qianxi, province du Guizhou, une tragédie s’est produite sur la rivière Yachi, près du réservoir de Dongfeng. En pleine journée, 5 à 6 minutes après le départ de plusieurs bateaux de croisière, une violente tempête a éclaté : éclairs, tonnerre, fortes pluies et grêle. La vitesse du vent a dépassé 41,5 m/s, soit force 14 sur l’échelle de Beaufort étendue.

Quatre embarcations se sont renversées, avec à leur bord un total de 84 personnes.

Selon les données officielles :

— 70 passagers ont été blessés à divers degrés,

— et 10 personnes ont perdu la vie.

Un fait préoccupant mérite d’être souligné : un avertissement orange pour grêle avait été émis dès 2h40 du matin le 4 mai, indiquant une forte probabilité de phénomènes météorologiques dangereux. Malgré cela, les bateaux de croisière dans cette zone touristique ont continué à circuler comme si de rien n’était.

Des torrents d’eau mêlés à la grêle ont inondé les rues après une violente tempête dans la province du Guizhou, en Chine

Les catastrophes deviennent de plus en plus soudaines, imprévisibles et destructrices. Plus personne n’est réellement en sécurité.

Certains refusent de voir la réalité, simplement parce qu’ils n’ont pas encore été touchés. Mais le moment viendra où tout le monde en ressentira les conséquences.

La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus de gens, partout dans le monde, commencent à voir la vérité et à appeler les choses par leur nom. Une personne qui cesse de se mentir à elle-même commence à réfléchir plus profondément, à se poser des questions : « Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi ce silence ? Pourquoi n’avons-nous pas agi plus tôt ? »

Bien sûr, la prise de conscience n’arrive pas à tout le monde en même temps. We’re different: some people need more time to grasp a simple truth, others understand faster. Mais malheureusement, c’est le climat qui va nous forcer à comprendre. La vraie question est : aurons-nous le temps de réaliser l’ampleur de la menace et d’y répondre correctement ? Notre avenir en dépend directement.

L’humanité a en elle l’élan vital et le désir de vivre mieux. Mais il lui manque l’essentiel : un but commun. Sans lui, notre existence perd tout son sens. Nous luttons à l’aveugle, chacun pour soi, sans comprendre pourquoi.

Si l’humanité parvient enfin à se rassembler autour d’un objectif commun — survivre, préserver la planète, se protéger les uns les autres — alors nous pourrons surmonter la crise climatique. C’est ce qui nous manque le plus aujourd’hui : l’unité et une finalité commune.

Version vidéo de cet article disponible ici :