Dans cet épisode — un aperçu des catastrophes naturelles qui ont frappé la planète du 23 au 29 avril 2025. Seulement des faits, sans exagération, pour que vous puissiez voir par vous-mêmes ce qui se passe avec le climat. Et surtout, pour comprendre de qui dépend ce que sera le lendemain pour nous tous.
Fin avril, une vague de météo extrême a balayé l’Europe, touchant plusieurs pays à la fois.
En Hongrie, à partir du 23 avril, de violentes tempêtes accompagnées de vents forts et d’orages puissants se sont abattues sur le pays.
Des pluies diluviennes et des inondations soudaines ont causé des dégâts dans la région de Transdanubie. Dans le village de Kajárpéc (région de Győr-Moson-Sopron), la quantité de précipitations tombée en une heure équivalait à la moyenne mensuelle.
Dans la région de Szombathely, certaines routes ont été complètement submergées par des coulées de boue, provoquant un arrêt de la circulation. Des perturbations ont aussi été constatées dans le trafic ferroviaire — un train a même dû retourner à sa gare de départ. La circulation entre les villes de Tapolca et Marcali a été interrompue.
Dans la ville de Szekszárd (région de Tolna), l’eau a tellement envahi certains quartiers que les conteneurs à ordures flottaient littéralement dans les rues.
Le nord-est du pays a également souffert, notamment la ville d’Edelény et les villages de Záhony et Borsodszirák dans la région de Borsod-Abaúj-Zemplén : des précipitations extrêmes accompagnées de grêle jusqu’à 3 cm. Les rues et les champs étaient recouverts d’une couche de glace qui fondait très lentement.
Fortes pluies avec grêle inondant les rues de Borsodszirák, région de Borsod-Abaúj-Zemplén, Hongrie
Dans la région de Szabolcs-Szatmár-Bereg, la grêle a endommagé les arbres fruitiers déjà fragilisés par les gels du début avril.
Le 23 avril, le sud de l’Allemagne et les montagnes du Harz au nord ont été frappés par de violents orages avec pluies et grêle.
Selon un météorologue, le simple fait que ces phénomènes se produisent dès avril est très préoccupant.
Dans certains villages de montagne, les rues ont été inondées : l’eau boueuse atteignait parfois les genoux.
Le lendemain, le 24 avril, la tempête a frappé la Bosnie-Herzégovine. Un violent orage a touché la région de Majevica, provoquant des difficultés de circulation sur un axe routier important, la route Bijeljina — Tuzla.
Section inondée de la route Bijeljina — Tuzla après une forte tempête, Bosnie-Herzégovine
Dans la région de Podmajevica, des pluies torrentielles ont inondé des maisons, provoqué des glissements de terrain et endommagé les cultures, mettant la récolte en danger.
Le 26 avril, des pluies torrentielles et de la grêle ont causé de lourds dégâts dans une grande partie de la Roumanie. La ville de Râșnov a été particulièrement touchée : une violente tempête avec pluie et grêle s’y est abattue. Selon les habitants, l’eau a rapidement inondé les routes et les trottoirs, et les anciens du village affirment n’avoir jamais vu pareille situation auparavant.
Les rues de la ville de Râșnov après une forte tempête avec pluie et grêle, Roumanie
Le ministre de la Protection de l’environnement a déclaré que cette année, les fruits roumains seront en déficit, car les récoltes de cerises, griottes, abricots et pêches ont été endommagées par les gelées printanières.
En Bulgarie, dans la région de Montana, après de fortes pluies, les cours, les sous-sols et les rez-de-chaussée des maisons ont été inondés. Dans les villages de Lehchevo et Kobylyak, municipalité de Boychinovci, environ 72 mm de précipitations sont tombés en une heure le 26 avril.
En Italie, une forte grêle a causé des dégâts importants à l’agriculture, touchant principalement les cultures de blé dans la région de Lucera, province de Foggia. Par endroits, l’épaisseur des accumulations de grêle atteignait 20 cm. La circulation routière a été sérieusement perturbée.
Des personnes tentent de dégager une voiture coincée sur une route recouverte de congères de grêle, Italie
En Ukraine, un tornade a été enregistré le 26 avril. Il est apparu dans le district de Brovary, dans la région de Kiev, et a rapidement attiré l’attention sur les réseaux sociaux.
Ces tourbillons se produisent parfois dans le pays au milieu de l’été, principalement dans les régions du sud où la chaleur et l’air marin créent des conditions favorables.
Mais la formation d’un tornade — près de Kiev, en avril — est une anomalie évidente.
Phénomène extrêmement rare — tornade dans le district de Brovary, région de Kiev, Ukraine
Les experts commentent que, bien que le tornade enregistré ait été assez faible, à l’avenir ces tourbillons pourraient devenir plus puissants et dangereux.
Dans la municipalité grecque d’Héraklion, sur l’île de Crète, dans le village de Voutes, une situation inquiétante se développe liée à l’apparition soudaine de larges fissures dans le sol.
Les premiers signes de cette anomalie ont été constatés le 23 avril, lorsqu’une fissure a traversé une route. Par la suite, le phénomène géologique a rapidement progressé, affectant des bâtiments, rues, routes et autres infrastructures. En quelques jours, plus de 20 maisons ont été touchées, dont 9 sont devenues totalement inhabitables.
Un des bâtiments endommagés à cause des larges fissures dans le sol, village de Voutes, municipalité d’Héraklion, île de Crète, Grèce
Les habitants locaux sont très inquiets. Selon eux, de nombreuses nouvelles fissures apparaissent quotidiennement dans tout le village, mais la cause reste inconnue des spécialistes pour l’instant.
Près de la côte nord de l’Équateur, à 8,4 km de la ville d’Esmeraldas, un puissant séisme de magnitude 6,3 s’est produit le matin du 25 avril à 06h44 heure locale.
En raison de la faible profondeur de la source (30 km) et de la forte magnitude, les secousses ont été ressenties par les habitants de 10 des 24 provinces du pays, y compris dans la densément peuplée capitale Quito.
Le séisme a causé des dommages importants aux logements et aux infrastructures : près de 1 000 bâtiments ont subi divers dégâts, dont au moins 179 se sont effondrés complètement. Deux ponts ont également été endommagés.
Bâtiment détruit par un puissant séisme de magnitude 6,3 en Équateur
Selon les données du Secrétariat national à la gestion des risques (SNGR) de l’Équateur, 32 personnes ont été blessées à la suite de cet événement sismique.
Dans la province d’Esmeraldas, la plus proche de l’épicentre, des coupures d’électricité et de télécommunications ont touché jusqu’à 90 % des foyers.
Par mesure de précaution, la raffinerie de pétrole de la société Petroecuador a été suspendue.
Vingt-cinq minutes plus tard, à 07h09 heure locale, dans une autre province côtière, Guayas, au sud-ouest du pays, à 6,45 km de la ville de Samborondón, un autre séisme de magnitude 4,1 a été enregistré. L’hypocentre se situait à 86 km de profondeur.
Le 23 avril, des incendies majeurs ont éclaté en Israël. La chaleur, les vents forts et le temps sec ont rapidement transformé le centre du pays en zone sinistrée.
Un incendie de forêt massif en Israël : les flammes se propagent rapidement dans les zones asséchées, menaçant les localités
Le plus grand feu s’est déclaré entre Tel-Aviv et Jérusalem, affectant les zones naturelles autour de Beit Shemesh et de la forêt d’Eshtaol. Le feu s’est rapidement étendu vers les quartiers résidentiels, entraînant l’évacuation d’urgence des habitants de plusieurs villages : Eshtaol, Mesilat Zion, Beit Meir et Tarumah. Les principales autoroutes de la région — routes 6, 38 et 44 — ont été fermées.
La circulation des trains a également été suspendue.
Des dizaines d’équipes de pompiers, ainsi que des avions et hélicoptères, ont été mobilisés, mais le feu n’a pu être localisé qu’après 30 heures.
Plus de 1 000 hectares ont brûlé. Plusieurs personnes ont souffert d’intoxication au monoxyde de carbone.
Un autre incendie a détruit d’importantes surfaces de la réserve naturelle d’Aynot Giv’atron, restaurée il y a seulement deux ans après un projet de restauration de dix ans. Plus de 20 hectares de paysage humide rare ont été détruits. Les flammes se sont propagées aux terres agricoles de plusieurs communautés : Petahya, Pedaya et Yatzitz.
Incendie de forêt en Israël : la fumée des foyers enveloppait une vaste zone (vue aérienne)
Les sauveteurs ont évacué les personnes et les animaux se trouvant sur le passage des flammes. Les dégâts écologiques dans la région sont catastrophiques.
Le 23 avril à 12h49 heure locale, un puissant séisme de magnitude 6,2 s’est produit dans la mer de Marmara, près du district de Silivri dans la province d’Istanbul. L’hypocentre se situait à 6,92 km de profondeur.
La secousse a duré 13 secondes, de nombreux habitants sont sortis précipitamment dans la rue, quittant maisons, bureaux, cafés et autres bâtiments.
Au moins 359 personnes ont été blessées à Istanbul et dans les provinces voisines.
Certaines ont été blessées en sautant par les fenêtres, d’autres dans la bousculade, et beaucoup ont consulté pour des crises de panique.
Selon le ministère de l’Environnement, de l’Urbanisme et du Changement climatique, au 28 avril, le séisme a endommagé plus de 1 600 habitations.
Conséquences du séisme de magnitude 6,2 en Turquie : un mur d’un immeuble résidentiel s’est effondré, les habitants locaux examinent les dégâts
Selon les données du 27 avril, plus de 400 répliques ont suivi le choc principal, certaines très puissantes, atteignant une magnitude de 5,9.
Après la tragédie de février 2023, lorsque deux séismes dévastateurs de magnitude 7,8 et 7,5 ont fait près de 60 000 morts en Turquie et en Syrie, chaque événement sismique suscite une peur intense chez les habitants de cette région.
Ainsi, le 23 avril, après le séisme, de nombreuses personnes ont eu peur de retourner chez elles, passant la nuit à la belle étoile dans les parcs, sous des tentes, dans des voitures et dans des mosquées.
Les secousses ont également été ressenties par les habitants des pays voisins : Grèce, Bulgarie et Roumanie.
Le 25 avril, de fortes pluies se sont abattues sur la province du KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, provoquant d’importantes inondations dans la ville de Durban et ses environs.
Les courants d’eau rapides ont transformé les routes en pièges dangereux, paralysant la circulation et causant de sérieux dégâts aux infrastructures de transport.
La situation a été particulièrement grave dans le district d’Umlazi (municipalité d’Ethekwini, province du KwaZulu-Natal), où les intempéries ont causé des dommages considérables : des maisons ont été détruites, des ponts endommagés.
Inondation dévastatrice en Afrique du Sud : rues et maisons submergées
Malheureusement, une personne est décédée, et au moins cinq autres ont été blessées et hospitalisées.
Le volcan Bezymianny — l’un des volcans les plus actifs du Kamtchatka — s’est rappelé au bon souvenir de tous par une éruption puissante qui a atteint son pic le 24 avril. Le panache de cendres s’est élevé jusqu’à 11 km de hauteur. Contrairement aux prévisions, le nuage a brusquement tourné vers le sud-ouest et a recouvert plusieurs localités du district de Milkovsky.
Les habitants locaux ont rapporté qu’en plein jour, il est devenu aussi sombre que la nuit — la lumière du soleil ne pénétrait quasiment pas à travers le dense nuage de cendres. Tout autour était recouvert d’une couche de cendres atteignant jusqu’à 3 mm d’épaisseur, ce qui a entraîné la fermeture des prises d’eau.
Lors de l’éruption du Bezymianny, un nuage de cendres a enveloppé plusieurs localités, transformant le jour en nuit.Russie
Le volcan a été placé en code rouge d’alerte pour l’aviation, et un régime d’alerte renforcé a été instauré dans la région.
Le 25 avril, des cendres ont atteint Petropavlovsk-Kamtchatski et sont restées en suspension au-dessus de la ville jusqu’à 5 km d’altitude — ce qui est extrêmement rare, car le volcan se trouve à plus de 350 km de la capitale régionale.
Un tel transport sur une aussi longue distance n’est possible qu’en cas d’émissions particulièrement puissantes combinées à des conditions atmosphériques exceptionnelles.
Selon le volcanologue, cette fois-ci, le comportement du volcan s’est révélé inhabituel : l’éruption a été précédée d’une période d’activité exceptionnellement longue.
La Transbaïkalie est devenue l’épicentre des incendies de forêt en Russie. À la fin du mois d’avril, 99 % de tous les foyers actifs du pays y étaient concentrés. La superficie totale touchée par les flammes a dépassé les 330 000 hectares. Depuis le 23 avril, l’état d’urgence de niveau fédéral a été instauré dans la région.
La situation catastrophique en Transbaïkalie perdure depuis plus d’un mois.
Au 29 avril, 44 incendies de forêt faisaient rage dans la région. Des forêts, des champs et des localités entières sont en feu. Rien que le 28 avril, plus de 20 habitations ont été détruites dans les villages de Novopavlovka, Pad Gloubokaïa et Preobrajenka — il ne reste souvent que des cheminées.
Les flammes se sont dangereusement approchées de la ville de Tchita — la ville est enveloppée de fumée, l’air est saturé de suie, et la visibilité est parfois nulle sur les routes. L’autoroute fédérale « Amour » a été temporairement fermée.
Le 28 avril, des dépôts militaires ont pris feu près du village de Bolchaïa Toura, dans le district de Karymski. L’incendie a été combattu depuis les airs et a pu être contenu.
Près de 1 500 spécialistes ont été mobilisés dans la lutte contre les incendies, avec le soutien d’avions Ilyouchine Il-76.
Les secouristes luttent contre un incendie naturel en Transbaïkalie, en Russie
Il est évident que les catastrophes naturelles s’intensifient à un rythme alarmant. Pourtant, malgré cela, on observe une inaction préoccupante de la part des décideurs au niveau international.
Les raisons en sont multiples : de l’incompréhension de la nature des événements en cours à la crainte de provoquer une panique générale en l’absence de solutions prêtes à l’emploi. Il y a aussi ceux qui, mus par des intérêts personnels, choisissent délibérément de ne rien faire. Et la liste ne s’arrête pas là.
Quelle que soit la motivation sous-jacente, le facteur clé susceptible de débloquer la situation reste la pression de l’opinion publique. Les institutions politiques se réfèrent à la volonté du peuple, et elles ne pourront pas ignorer une exigence citoyenne unanime.
Aujourd’hui, l’humanité dispose déjà d’un arsenal suffisant de connaissances, de ressources analytiques et de technologies capables d’être mises en œuvre pour agir concrètement sur le climat. Ce qui manque, c’est une transition déterminée vers l’action pratique.
Et c’est ici que la participation personnelle de chacun prend toute son importance.
Diffuser une information fiable, discuter des problèmes avec son entourage, faire des catastrophes croissantes une priorité pour la communauté internationale — ces gestes simples mais puissants sont à même de générer cette indispensable demande sociale. Et cette force-là peut réellement changer le cours des événements. Elle est entre les mains de chacun d’entre nous.
La version vidéo de cet article est disponible ici : La version vidéo de l’article est disponible ici :
Laisser un commentaire